Jack SPICER

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There was nothing at the edge of the river

but dry grass and cotton candy

« Alias », I said to him. « Alias

somebody there makes us want to drink the river

somebody wants to thirst us. »

« Kid », he said. « No river

wants to trap men. There's aint no malice in it

try to understand. »

We stood there by that little river and Alias

took of his shirt

and I took of my shirt

I was never real. Alias was never real.

Or that big cotton tree or the ground.

Or the little river.

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Ùn c'era nienti à u bordu 'lla vadina

arba sicca cutonu candì è basta

« Alias » l'aghju dittu. « Alias

calchissia quici ci vurria fà bia a vadina

calchissia ci vurria assità

« Kid », 'ddu dissi. « Nisciuna vadina

vol' chjappà l'omu. Ùn ci hè malignità,

pugna di capiscia. »

Èrami quì à u bordu 'lla vadina è Alias

s'hè tolstu a camisgia da dossu

è mi socu toltu a mea

Ùn aviu più rialità. Alias ùn avia più rialità.

Ne u grandi cutonu ne a tarra ferma.

Ne a pìccula vadina.

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Il n'y avait rien au bord de la rivière

Rien que de l'herbe sèche et du coton candi.

« Alias », lui dis-je. « Alias

quelqu'un ici voudrait qu'on boive la rivière

quelqu'un voudrait nous donner soif. »

« Kid, dit-il, ce ne sont pas les rivières

qui veulent pieger les hommes. Aucune

méchanceté en elles. Essaie de comprendre ».

Nous étions là au bord de la rivière

et Alias enleva sa chemise et j'enlevai la mienne.

Mais je n'avais plus aucune réalité. Alias non plus.

Ni le grand cotonnier, ni la terre ferme.

Ni la petite rivière.

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in --- Billy the Kid --- ed. L'Odeur du Temps --- 2005

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tr. fr. Joseph Guglielmi

tr. cr. Stefanu Cesari

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