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Ho sognato mio padre
solo una volta negli ultimi due anni,
l’impressione era
che nemmeno lui fosse felice.
Ma mi parlava di paesi diurni,
zeppi di conigli
e di ginestre.
Manteneva intatte
forme di stupore per la vita,
di meraviglia astiosa
verso le mie giornate.
Come non le avesse volute.
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J’ai rêvé mon père
une fois seulement en deux ans
avec l’impression
qu’il n’était pas heureux, lui non plus.
Il me parlait pourtant de pays diurnes
clafis de lapins
et d’ajoncs.
Il gardait intactes
certaines formes d’étonnement pour la vie,
un émerveillement rétif
envers mes journées.
Comme s’il ne les avait pas désirées.
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Forse, il cuore è andato
a scavarsi altrove,
immobile. Riprenderà tra dieci,
venti, non so mai quanti anni.
O domani, o in un cuore
esterno, interminabile
di cui questo è stata
copia, stonatura, frazione,
materia cardiaca,
postcardiaca, roba
che nessuno vuole indietro.
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Sans doute, le coeur est allé
s'enterrer ailleurs,
immobile. Il se reprendra dans dix,
ou vingt, ou je ne sais combien d’années.
Demain peut-etre, dans un cœur
exterieur, interminable
dont il a été copie
fausse note, fraction
matière cardiaque,
postcardiaque, rebut
que personne ne voudrait plus récupérer.
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in --- Versi del Malanimo --- edizione Mondadori -- coll. Lo Specchio – 2007
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tr. Stefanu Cesari
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Mario SANTAGOSTINI