Silvio CUMPETA


[…]
Nel letto di palude
Dorme un corpo solo.
È il mio – credo –
e sulla sua
fredda sponda
s’è posato
il fantasma del padre…
Da tempo mi perseguita –
tra me e la madre
si intromette – in immagine
decrepita e virile.
Non sa che io
mi son fatto
più vecchio di lui ?
È una buffa rissa
di coltelli lasciati
là, sulla tavola,
e che tagliarono solo
il pane dell’infanzia.
Ci offriamo ridendo
guance, mani,
con riso di morti
ormai liberati
dal peso dell’ossa.
Ventenne, la madre,
seduta sul mio petto,
verso me – là, sotto –
mormora : Perchè,
figlio, perchè sei nato ?





Dans le lit des marais
dort un corps seul.
C’est le mien – je crois –
et sur sa rive froide
s’est assis
le fantôme du père…
depuis un temps il me poursuit –
il s’interpose
entre moi et la mère –
image décrépite et virile.
Ne sait-il pas que je suis
maintenant plus vieux que lui ?
C’est une rixe amusante
aux couteaux oubliés
là, sur la table ;
ils ont juste coupé
le pain de l’enfance.
Nous nous offrons en riant
les joues, les mains,
avons le rire des morts
libérés désormais
du poids des os.
Ses vingt ans, ma mère,
assise sur ma poitrine, tournée
vers moi – là, dessous –
murmure : Pourquoi,
mon fils, pourquoi es-tu né ?



in --- Un Giorno per tutti --- Edizioni Kappa Vu --
2001
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trad. Stefanu Cesari
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